L'ange et le Diablotin

Comment raconter? Comment partager avec vous l’ exquise sensation d’une rencontre, d’un plaisir que l’on dit « interdit » ? Comment partager ce moment si dense avec des mots ? Choisir l’option de tout vous dire (et de prendre le risque d’en rajouter un peu au passage) en usant de superlatifs jusqu’à la nausĂ©e ? Peut-ĂȘtre, mais le vocabulaire de nos jeux est si usĂ© maintenant qu’il prĂȘte Ă  sourire!
Je prĂ©fĂšre tenter de vous montrer de quelle façon le dĂ©sir s’installe . C’est beaucoup plus excitant pour moi et, je l’espĂšre, pour vous aussi.
Un rendez-vous dĂ©bute lorsque le tĂ©lĂ©phone reposĂ© je me demande comment je vais bien pouvoir m’habiller. Bref, de quelle façon mettre le maximum de chances de mon cĂŽtĂ© pour faire naĂźtre le dĂ©sir. Lorsqu’il m’arrive de regarder une photo, par exemple, j’essaie de dĂ©nicher ce petit dĂ©tail qui vient attiser mon dĂ©sir. Vous avez probablement dĂ©jĂ  ressenti cette piqĂ»re , ce lĂ©ger frisson. Le jeu de la sĂ©duction impose certaines rĂšgles. Il faut montrer sans Ă©taler, laisser deviner, faire que l’imagination prenne le pas sur l’image trop forte.Si je choisi le tailleur, par exemple, il faut absolument que la jupe soit assez courte pour rĂ©vĂ©ler le haut de mes bas lorsque je croise les jambes. Mon vis Ă  vis doit le comprendre et il saura que cet instant est furtif. Aussi, prendra-t-il un plaisir non-dissimulĂ© Ă  entrer dans le jeu. L’oeil bande bien avant le sexe ! Pour le chemisier, il faut veiller Ă  le laisser suffisamment ouvert pour que notre admirateur puisse entrevoir, l’espace d’un instant, la belle dentelle noire du soutien-gorge que vous venez d’acheter. Sinon, Ă  quoi bon ?
VoilĂ  certaines choses que l’on peut faire avant d’entrer dans la danse. Mais, dans ce jeu, pourtant, la surprise existe bel et bien ; l’élĂ©ment imprĂ©visible, le fameux grain de sable qui vient gripper cette belle mĂ©canique. Voici une de ces surprises que je voulais partager avec vous.
Me voilĂ , il y a quelques mois, dans une charmante petite chambre d’un hĂŽtel du quartier latin. Nous sommes en dĂ©but d’aprĂšs-midi. Seul un trĂšs fin rayon de soleil a rĂ©ussi Ă  se faufiler entre les deux rideaux tirĂ©s de l’unique fenĂȘtre. De l’autre cĂŽtĂ©, on ne perçoit que les chants d’oiseaux. Bref, un cadre presque idyllique pour ce « 5 Ă  7 » de mai. Devant le miroir de la salle de bains, j’en suis Ă  la touche finale de ma prĂ©paration : le maquillage. Vous le savez, ce n’est pas mon moment prĂ©fĂ©rĂ©, loin de là ! Mais, c’est vrai aussi qu’il est absolument indispensable, alors, je m’applique du mieux possible. Pour vous donner plus de chance de bien visualiser la scĂšne, sachez que je porte un tailleur beige et un chemisier blanc, un foulard de soie verte au cou, des talons trĂšs hauts.Ah, j’oubliai, les bas Gerbe et les chaussures sont beiges, eux aussi. Pour le reste, ne soyez pas trop impatients, vous le dĂ©couvrirez plus tard.
Trois coups brefs donnĂ©s sur la porte de la chambre interrompirent subitement mon geste. Le pinceau Ă  mascara s’immobilisa au-dessus de mes cils, Ă  quelques centimĂštres de mon visage. Je tremblais lĂ©gĂšrement. Impensable que mon ami se prĂ©sente avec plus d’une demi-heure d’avance. Ce n’était absolument pas dans ses habitudes. Ca ne pouvait ĂȘtre qu’ une erreur. Je dĂ©cidais de ne pas bouger. L’intrus allait s’apercevoir de sa mĂ©prise, Ă  n’en pas douter.
Trois autres coups brefs.
Que faire ?
Je dĂ©cidais de prendre le problĂšme Ă  bras le corps. Je m’avançai vers la porte, collait mon oreille contre le panneau de bois.
Rien. Ou peut-ĂȘtre un drĂŽle de frottement. Oui, un frottement et le bruit de quelque chose de mĂ©tallique que l’on dĂ©place
 Mon Dieu
 Que faire ?
Trois autres coups.
Tremblante, totalement paniquée, je murmurai :
-Qui est-là ?
AprĂšs un court instant d’hĂ©sitation, une voix grave rĂ©pondit :
-Service d’entretien, monsieur.
Je crois bien que, sur le moment, c’est le « monsieur » qui me plongea dans un Ă©tat de nervositĂ© extrĂȘme. Je ne parvenais pas Ă  retrouver mon calme. Totalement incapable de rĂ©flĂ©chir sereinement Ă  la situation, je parvins tout de mĂȘme Ă  murmurer :
-Vous vous trompez de chambre.
Je trouvai l’argument assez pitoyable et pour tout dire digne d’une intrigue de piĂšce de boulevard. Comme on pouvait s’y attendre, l’intrus ne se laissa pas dĂ©sarçonner.
-Non, c’est bien la 22. Votre lavabo fuit. Je n’en ai que pour quelques minutes.
Mon Dieu ! Nous étions vraiment dans un vaudeville de la pire catégorie ! Le plombier qui débarque chez la bourgeoise !
Impossible de faire marche arriĂšre. Je dĂ©bloquai la porte mĂ©caniquement. J’étais dans un Ă©tat second, et ce mot de « monsieur » qui n’en finissait pas de tourner dans mon esprit ! Et puis, il entra dans la chambre.
PlantĂ© dans le couloir, l’air gauche, la tĂȘte rentrĂ©e dans les Ă©paules,dans son pantalon flottant et son tee-shirt blanc, Il jetait autour de lui des regards d’a****l traquĂ©. Sa pomme d’Adam tressautait pĂ©niblement tandis qu’il essayait d’avaler sa salive. Je remarquai une petite trace de sueur sur son front. Il avait le visage grave et les muscles puissants visibles sous son tee-shirt. Un duvet blond qui couvrait encore ses bras. Je lui donnai 25 ans, tout au plus.
-Je m’excuse, monsieur
 Euh.. Madame, pardon.
Sa gaucherie et son embarras Ă©vident m’aidĂšrent Ă  reprendre le dessus. Je me sentis gagnĂ©e par un sentiment de sagesse dĂ©sabusĂ©e, presque maternelle. Je le fixai dans les yeux et lui dit
-Aucun problùme
 Faites votre travail.
D’un geste brusque, il attrapa sa caisse Ă  outils. Une grosse clĂ© dĂ©gringola sur le parquet. Sans demander son reste, il s’accroupit et la flanqua sans mĂ©nagement dans la caisse puis se dirigea droit vers la salle de bains.
RestĂ©e dans la chambre, je pensai que, fort heureusement pour moi, le rapport de force s’était subitement inversĂ©. Je dĂ©cidai de pousser un peu mon avantage. Lorsque j’arrivai Ă  mon tour dans la salle de bains, je le trouvai trĂšs occupĂ© Ă  tenter de dĂ©barrasser la tablette au-dessus du lavabo.
-Laissez-moi faire, dis-je en attrapant mes faux-cils, mon rouge Ă  lĂšvres et ma petite fiole de verni Ă  ongles.
Dans ses grandes mains musclĂ©es elles ressemblaient Ă  de petites choses trĂšs insignifiantes. Enfin, lorsque tout, ou presque, fut dĂ©barrassĂ©, il s’agenouilla sous le lavabo. Affirmer que je n’ai pas profitĂ© de cet instant pour dĂ©tailler un peu mieux le corps de mon invitĂ© surprise serai un mensonge. Pour tout vous dire, je lorgnai un endroit prĂ©cis que rigoureusement ma mĂšre m’a dĂ©fendu de nommer ici, comme dit le poĂšte.
Je sais bien que dans la plupart des films que j’avais dĂ©jĂ  visionnĂ© avec quasiment le mĂȘme scĂ©nario, la bourgeoise en chaleur n’aurait pas hĂ©sitĂ© une seconde avant de s’agenouiller et fourrer sans mĂ©nagement sa main dans le pantalon du jeune homme. Et les deux se retrouvaient au lit aprĂšs une trĂšs courte ellipse temporelle, bien entendu. Mais, la rĂ©alitĂ© est toute autre. J’optai pour un moment de dĂ©tente et retournai dans la chambre pour nous prĂ©parer un petit cafĂ©.

Dans l’autre piĂšce, je l’entendais remuer ses outils et toussoter. Je pris tout mon temps pour prĂ©parer les cafĂ©s. Je savais qu’il ne fallait pas brusquer mon invitĂ©, sous peine de le voir s’affoler. Dieu sait ce qu’il avait dĂ©jĂ  du entendre comme clichĂ©s, ou autres lieux communs sur les personnes de ma confrĂ©rie. Dans mon esprit un ange vertueux et un diablotin libidineux se disputaient. Autant vous le rĂ©vĂ©ler tout de suite, j’ai toujours trouvĂ© l’image du diable beaucoup plus sĂ©duisante.
Les deux tasses en main, je revins dans la salle de bains. Je pliai les jambes pour me retrouver à son niveau et demandai :
-Vous prendrez bien un petit café ?
En une fraction de seconde, sa tĂȘte abandonna le siphon du lavabo et se tourna dans ma direction. Ses yeux enregistrĂšrent aussi vite les images que je lui proposai ; La jupe de mon tailleur lĂ©gĂšrement relevĂ©e, le haut de mes bas et un petit centimĂštre de dentelle blanche de ma culotte. Je lui tendit sa tasse et il l’accepta d’une main tremblante.
Je me relevai et prit soin de bien rester trĂšs proche de lui. Je voulais qu’il soit enivrĂ© de mon parfum.
-J’espĂšre que vous ne le trouverez pas trop fort. J’aime le vrai cafĂ©.
Il glissa le dos contre le mur , avala une belle gorgée de café et répondit aprÚs une légÚre grimace :
-Non, ça va, c’est trùs bien. Merci .
Puis, il m’accorda un joli sourire et glissa de nouveau sous le lavabo. J’aime Ă  penser qu’à cet instant, il avait dĂ©cidĂ© qu’il lui Ă©tait beaucoup plus facile de se rincer l’oeil dans cette position sans se trahir. De mon cĂŽtĂ©, je le remerciai de me laisser admirer sans contrainte la jolie petite bosse qui s’était formĂ©e sous son short. Imaginez la conversation qui suivit ; lui dessous et moi dessus. Nous avions abandonnĂ© le thĂ©Ăątre de boulevard pour une scĂšne de cinĂ©ma, avec mon visage bien cadrĂ© dans le miroir de la salle de bains et ses rĂ©ponses en voix off.
-Jolie histoire à raconter, non ?
-Comment ?
-Je dis
 Jolie histoire Ă  raconter ce soir Ă  votre copine.. Vous entrez dans la chambre et vous dĂ©couvrez, non pas un homme, comme vous l’attendiez, mais une femme.Enfin, quand je dis une femme, vous m’avez compris..
Il mit quelques secondes Ă  me rĂ©pondre et je senti qu’il cherchait vraiment ses mots pour ne pas risquer de me froisser.
- Euh...Ca ne me gĂȘne pas
 Pas du tout.
- Tant mieux
 J’en suis heureuse. Et vous croyez qu’elle va vous croire ?
(Nouveau temps de réflexion.)
-Oui 
 Pourquoi pas ?
-Ca ne vous ai jamais arrivé ?
-Non, jamais.
-Et comment trouvez-vous cette situation ? Excitante ?
(Silence)
Je me penchai de nouveau.
Puis, en posant doucement ma main sur la petite bosse, je lui murmurai :
-Vous n’ĂȘtes vraiment pas obligĂ© de lui raconter.
MĂȘme s’il tressaillit lĂ©gĂšrement lorsque ma main toucha le tissu de son short, il ne bougea pas. J’en profitai pour la glisser en dessous. Mon Dieu, comme il avait chaud ! Je caressai le caleçon dĂ©licatement en gardant bien prĂ©sent dans mon esprit Ă  quel point il devait ĂȘtre troublĂ© et peut-ĂȘtre mĂȘme un peu effrayĂ©. Il toussota nerveusement encore une fois et sa respiration devint de plus en plus saccadĂ©e Ă  mesure que ma caresse se prĂ©cisait. Au beau milieu d’un drĂŽle de sanglot Ă©touffĂ© j’entendis un « c’est bon » qui m’encouragea Ă  poursuivre ma tĂąche. Mais, Ă  ce moment-lĂ , avais-je vraiment besoin d’un encouragement ? Il bandait dĂ©jĂ  si fiĂšrement que j’eus beaucoup de mal Ă  faire glisser son short sur ses genoux. Avec des gestes toujours mesurĂ©s et presque calculĂ©s, je saisis sa bite et commençai Ă  le branler. Je sentis sa main qui remontait le long de ma jambe, caressant avec la mĂȘme dĂ©licatesse que celle que j’avais adoptĂ©e mon bas. Ah ! TrĂšs bien, monsieur est sur le point de succomber, pensai-je avec dĂ©lice. J’embrassai les hauts de ses cuisses imberbes, son petit ventre plat et fourrai la pointe de ma langue dans son nombril. Ta petite copine te fais-telle ces petites caresses ? Me demandai-je-je encore dans ma tĂȘte. Je me souviens Ă©galement avoir pensĂ© que mon partenaire si particulier prĂ©fĂ©rait probablement demeurer sagement sur le sol, sous son lavabo, bien Ă  l’abri d’une vision trop dĂ©rangeante pour lui Ă  ce moment-lĂ . Une vision si diffĂ©rente de ses rĂȘveries Ă©rotiques les plus osĂ©es. Comment lui en vouloir ? Lorsque ma bouche prit contact avec sa peau lisse et blanche de jeune homme, il se raidit (ho ! un court instant seulement) et son corps tout entier fut agitĂ© de lĂ©gers tremblements. Son sexe Ă©tait encore plus chaud ! Je n’eus aucun mal Ă  le gober presque tout entier. Je fus agitĂ© de frisson Ă  mon tour lorsque sa main se glissa sous ma jupe . Une main un peu gauche, une main qui se demandait si elle avait le droit de se glisser aussi loin, de se faufiler enfin sous ma culotte. Pendant que je le suçai Ă  un bon rythme, cette main demeura sagement sur mon sexe, le caressant lĂ©gĂšrement et tendrement. Je ne sais pas comment nous nous sommes retrouvĂ©s tous les deux allongĂ©s sur le sol de la salle de bain, presque enroulĂ©s dans le grand tapis de douche ; ma jupe complĂštement remontĂ©e sur mes cuisses et la veste de mon tailleur gisant, abandonnĂ©e un peu plus loin. GrĂące Ă  mon corsage ouvert, Il n’en finissait pas d’embrasser encore et encore mon soutien-gorge et mes seins, Ce gamin faisait preuve d’une souplesse Ă©tonnante, je me rappelle mĂȘme avoir senti ses lĂšvres chaudes sur mon porte-jarretelles et mes fesses !
Puis, entre deux caresses, deux rĂąles, et un concert de gĂ©missements poussĂ©s Ă  leur paroxysme dans les aigus , il se libĂ©ra subitement de toute sa jouissance qui m’inonda totalement. Je vis ses yeux qui s’ouvraient grands, sa bouche qui dessina une expression inattendue, charmante, comme celle d’un enfant qui vient de faire une grosse bĂȘtise. Sans lui laisser le temps d’en dire plus, je le serrai contre moi et nous roulĂąmes sur le sol.
Plus tard, allongĂ©s cĂŽte Ă  cĂŽte, alors que nous tentions de retrouver une respiration normale, je pensai qu’un invitĂ© de derniĂšre minute qui aurait eu l’idĂ©e de pĂ©nĂ©trer Ă  cet instant dans cette salle de bains, aurait cherchĂ© vainement ce qui avait bien pu se passer dans cette piĂšce. Tout Ă©tait en dĂ©sordre, nos vĂȘtements Ă©taient Ă©parpillĂ©s un peu partout, les tapis de bains roulĂ©s en boule dans le bac Ă  douche et mon nĂ©cessaire de maquillage, fioles , trousse et pinceaux, mĂ©langĂ©s Ă  ses outils !
Un silence quasi total rĂ©gnait sur le champ de bataille. C’est Ă  peine si nous entendions nos respirations. Ah, non... Je me rappelle maintenant, il y avait ce bruit. Un ploc... ploc ...rĂ©gulier. C’était le lavabo qui fuyait toujours.
Published by Damemature
4 years ago
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Damemature
Damemature Publisher 4 years ago
to patrickami : Oui, celle-ci est totalement moi (ou presque).
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patrickami 4 years ago
Des vérités et une belle aventure .... encore un peu de vous 
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Damemature
Damemature Publisher 4 years ago
to vaughan91 : ho ho ! je n'en attendais pas tant !
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vaughan91
vaughan91 4 years ago
l'histoire est troublante et pleine de sortilĂšge...
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Damemature
Damemature Publisher 4 years ago
to TALON1314 : merci !
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TALON1314 4 years ago
Belle histoire
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