L'ange et le Diablotin
Comment raconter? Comment partager avec vous lâ exquise sensation dâune rencontre, dâun plaisir que lâon dit « interdit » ? Comment partager ce moment si dense avec des mots ? Choisir lâoption de tout vous dire (et de prendre le risque dâen rajouter un peu au passage) en usant de superlatifs jusquâĂ la nausĂ©e ? Peut-ĂȘtre, mais le vocabulaire de nos jeux est si usĂ© maintenant quâil prĂȘte Ă sourire!
Je prĂ©fĂšre tenter de vous montrer de quelle façon le dĂ©sir sâinstalle . Câest beaucoup plus excitant pour moi et, je lâespĂšre, pour vous aussi.
Un rendez-vous dĂ©bute lorsque le tĂ©lĂ©phone reposĂ© je me demande comment je vais bien pouvoir mâhabiller. Bref, de quelle façon mettre le maximum de chances de mon cĂŽtĂ© pour faire naĂźtre le dĂ©sir. Lorsquâil mâarrive de regarder une photo, par exemple, jâessaie de dĂ©nicher ce petit dĂ©tail qui vient attiser mon dĂ©sir. Vous avez probablement dĂ©jĂ ressenti cette piqĂ»re , ce lĂ©ger frisson. Le jeu de la sĂ©duction impose certaines rĂšgles. Il faut montrer sans Ă©taler, laisser deviner, faire que lâimagination prenne le pas sur lâimage trop forte.Si je choisi le tailleur, par exemple, il faut absolument que la jupe soit assez courte pour rĂ©vĂ©ler le haut de mes bas lorsque je croise les jambes. Mon vis Ă vis doit le comprendre et il saura que cet instant est furtif. Aussi, prendra-t-il un plaisir non-dissimulĂ© Ă entrer dans le jeu. Lâoeil bande bien avant le sexe ! Pour le chemisier, il faut veiller Ă le laisser suffisamment ouvert pour que notre admirateur puisse entrevoir, lâespace dâun instant, la belle dentelle noire du soutien-gorge que vous venez dâacheter. Sinon, Ă quoi bon ?
VoilĂ certaines choses que lâon peut faire avant dâentrer dans la danse. Mais, dans ce jeu, pourtant, la surprise existe bel et bien ; lâĂ©lĂ©ment imprĂ©visible, le fameux grain de sable qui vient gripper cette belle mĂ©canique. Voici une de ces surprises que je voulais partager avec vous.
Me voilĂ , il y a quelques mois, dans une charmante petite chambre dâun hĂŽtel du quartier latin. Nous sommes en dĂ©but dâaprĂšs-midi. Seul un trĂšs fin rayon de soleil a rĂ©ussi Ă se faufiler entre les deux rideaux tirĂ©s de lâunique fenĂȘtre. De lâautre cĂŽtĂ©, on ne perçoit que les chants dâoiseaux. Bref, un cadre presque idyllique pour ce « 5 Ă 7 » de mai. Devant le miroir de la salle de bains, jâen suis Ă la touche finale de ma prĂ©paration : le maquillage. Vous le savez, ce nâest pas mon moment prĂ©fĂ©rĂ©, loin de lĂ Â ! Mais, câest vrai aussi quâil est absolument indispensable, alors, je mâapplique du mieux possible. Pour vous donner plus de chance de bien visualiser la scĂšne, sachez que je porte un tailleur beige et un chemisier blanc, un foulard de soie verte au cou, des talons trĂšs hauts.Ah, jâoubliai, les bas Gerbe et les chaussures sont beiges, eux aussi. Pour le reste, ne soyez pas trop impatients, vous le dĂ©couvrirez plus tard.
Trois coups brefs donnĂ©s sur la porte de la chambre interrompirent subitement mon geste. Le pinceau Ă mascara sâimmobilisa au-dessus de mes cils, Ă quelques centimĂštres de mon visage. Je tremblais lĂ©gĂšrement. Impensable que mon ami se prĂ©sente avec plus dâune demi-heure dâavance. Ce nâĂ©tait absolument pas dans ses habitudes. Ca ne pouvait ĂȘtre quâ une erreur. Je dĂ©cidais de ne pas bouger. Lâintrus allait sâapercevoir de sa mĂ©prise, Ă nâen pas douter.
Trois autres coups brefs.
Que faire ?
Je dĂ©cidais de prendre le problĂšme Ă bras le corps. Je mâavançai vers la porte, collait mon oreille contre le panneau de bois.
Rien. Ou peut-ĂȘtre un drĂŽle de frottement. Oui, un frottement et le bruit de quelque chose de mĂ©tallique que lâon dĂ©place⊠Mon Dieu⊠Que faire ?
Trois autres coups.
Tremblante, totalement paniquée, je murmurai :
-Qui est-lĂ Â ?
AprĂšs un court instant dâhĂ©sitation, une voix grave rĂ©pondit :
-Service dâentretien, monsieur.
Je crois bien que, sur le moment, câest le « monsieur » qui me plongea dans un Ă©tat de nervositĂ© extrĂȘme. Je ne parvenais pas Ă retrouver mon calme. Totalement incapable de rĂ©flĂ©chir sereinement Ă la situation, je parvins tout de mĂȘme Ă murmurer :
-Vous vous trompez de chambre.
Je trouvai lâargument assez pitoyable et pour tout dire digne dâune intrigue de piĂšce de boulevard. Comme on pouvait sây attendre, lâintrus ne se laissa pas dĂ©sarçonner.
-Non, câest bien la 22. Votre lavabo fuit. Je nâen ai que pour quelques minutes.
Mon Dieu ! Nous étions vraiment dans un vaudeville de la pire catégorie ! Le plombier qui débarque chez la bourgeoise !
Impossible de faire marche arriĂšre. Je dĂ©bloquai la porte mĂ©caniquement. JâĂ©tais dans un Ă©tat second, et ce mot de « monsieur » qui nâen finissait pas de tourner dans mon esprit ! Et puis, il entra dans la chambre.
PlantĂ© dans le couloir, lâair gauche, la tĂȘte rentrĂ©e dans les Ă©paules,dans son pantalon flottant et son tee-shirt blanc, Il jetait autour de lui des regards dâa****l traquĂ©. Sa pomme dâAdam tressautait pĂ©niblement tandis quâil essayait dâavaler sa salive. Je remarquai une petite trace de sueur sur son front. Il avait le visage grave et les muscles puissants visibles sous son tee-shirt. Un duvet blond qui couvrait encore ses bras. Je lui donnai 25 ans, tout au plus.
-Je mâexcuse, monsieur⊠Euh.. Madame, pardon.
Sa gaucherie et son embarras Ă©vident mâaidĂšrent Ă reprendre le dessus. Je me sentis gagnĂ©e par un sentiment de sagesse dĂ©sabusĂ©e, presque maternelle. Je le fixai dans les yeux et lui dit
-Aucun problÚme⊠Faites votre travail.
Dâun geste brusque, il attrapa sa caisse Ă outils. Une grosse clĂ© dĂ©gringola sur le parquet. Sans demander son reste, il sâaccroupit et la flanqua sans mĂ©nagement dans la caisse puis se dirigea droit vers la salle de bains.
RestĂ©e dans la chambre, je pensai que, fort heureusement pour moi, le rapport de force sâĂ©tait subitement inversĂ©. Je dĂ©cidai de pousser un peu mon avantage. Lorsque jâarrivai Ă mon tour dans la salle de bains, je le trouvai trĂšs occupĂ© Ă tenter de dĂ©barrasser la tablette au-dessus du lavabo.
-Laissez-moi faire, dis-je en attrapant mes faux-cils, mon rouge Ă lĂšvres et ma petite fiole de verni Ă ongles.
Dans ses grandes mains musclĂ©es elles ressemblaient Ă de petites choses trĂšs insignifiantes. Enfin, lorsque tout, ou presque, fut dĂ©barrassĂ©, il sâagenouilla sous le lavabo. Affirmer que je nâai pas profitĂ© de cet instant pour dĂ©tailler un peu mieux le corps de mon invitĂ© surprise serai un mensonge. Pour tout vous dire, je lorgnai un endroit prĂ©cis que rigoureusement ma mĂšre mâa dĂ©fendu de nommer ici, comme dit le poĂšte.
Je sais bien que dans la plupart des films que jâavais dĂ©jĂ visionnĂ© avec quasiment le mĂȘme scĂ©nario, la bourgeoise en chaleur nâaurait pas hĂ©sitĂ© une seconde avant de sâagenouiller et fourrer sans mĂ©nagement sa main dans le pantalon du jeune homme. Et les deux se retrouvaient au lit aprĂšs une trĂšs courte ellipse temporelle, bien entendu. Mais, la rĂ©alitĂ© est toute autre. Jâoptai pour un moment de dĂ©tente et retournai dans la chambre pour nous prĂ©parer un petit cafĂ©.
Dans lâautre piĂšce, je lâentendais remuer ses outils et toussoter. Je pris tout mon temps pour prĂ©parer les cafĂ©s. Je savais quâil ne fallait pas brusquer mon invitĂ©, sous peine de le voir sâaffoler. Dieu sait ce quâil avait dĂ©jĂ du entendre comme clichĂ©s, ou autres lieux communs sur les personnes de ma confrĂ©rie. Dans mon esprit un ange vertueux et un diablotin libidineux se disputaient. Autant vous le rĂ©vĂ©ler tout de suite, jâai toujours trouvĂ© lâimage du diable beaucoup plus sĂ©duisante.
Les deux tasses en main, je revins dans la salle de bains. Je pliai les jambes pour me retrouver à son niveau et demandai :
-Vous prendrez bien un petit café ?
En une fraction de seconde, sa tĂȘte abandonna le siphon du lavabo et se tourna dans ma direction. Ses yeux enregistrĂšrent aussi vite les images que je lui proposai ; La jupe de mon tailleur lĂ©gĂšrement relevĂ©e, le haut de mes bas et un petit centimĂštre de dentelle blanche de ma culotte. Je lui tendit sa tasse et il lâaccepta dâune main tremblante.
Je me relevai et prit soin de bien rester trĂšs proche de lui. Je voulais quâil soit enivrĂ© de mon parfum.
-JâespĂšre que vous ne le trouverez pas trop fort. Jâaime le vrai cafĂ©.
Il glissa le dos contre le mur , avala une belle gorgée de café et répondit aprÚs une légÚre grimace :
-Non, ça va, câest trĂšs bien. Merci .
Puis, il mâaccorda un joli sourire et glissa de nouveau sous le lavabo. Jâaime Ă penser quâĂ cet instant, il avait dĂ©cidĂ© quâil lui Ă©tait beaucoup plus facile de se rincer lâoeil dans cette position sans se trahir. De mon cĂŽtĂ©, je le remerciai de me laisser admirer sans contrainte la jolie petite bosse qui sâĂ©tait formĂ©e sous son short. Imaginez la conversation qui suivit ; lui dessous et moi dessus. Nous avions abandonnĂ© le thĂ©Ăątre de boulevard pour une scĂšne de cinĂ©ma, avec mon visage bien cadrĂ© dans le miroir de la salle de bains et ses rĂ©ponses en voix off.
-Jolie histoire à raconter, non ?
-Comment ?
-Je dis⊠Jolie histoire Ă raconter ce soir Ă votre copine.. Vous entrez dans la chambre et vous dĂ©couvrez, non pas un homme, comme vous lâattendiez, mais une femme.Enfin, quand je dis une femme, vous mâavez compris..
Il mit quelques secondes Ă me rĂ©pondre et je senti quâil cherchait vraiment ses mots pour ne pas risquer de me froisser.
- Euh...Ca ne me gĂȘne pas⊠Pas du tout.
- Tant mieux⊠Jâen suis heureuse. Et vous croyez quâelle va vous croire ?
(Nouveau temps de réflexion.)
-Oui ⊠Pourquoi pas ?
-Ca ne vous ai jamais arrivé ?
-Non, jamais.
-Et comment trouvez-vous cette situation ? Excitante ?
(Silence)
Je me penchai de nouveau.
Puis, en posant doucement ma main sur la petite bosse, je lui murmurai :
-Vous nâĂȘtes vraiment pas obligĂ© de lui raconter.
MĂȘme sâil tressaillit lĂ©gĂšrement lorsque ma main toucha le tissu de son short, il ne bougea pas. Jâen profitai pour la glisser en dessous. Mon Dieu, comme il avait chaud ! Je caressai le caleçon dĂ©licatement en gardant bien prĂ©sent dans mon esprit Ă quel point il devait ĂȘtre troublĂ© et peut-ĂȘtre mĂȘme un peu effrayĂ©. Il toussota nerveusement encore une fois et sa respiration devint de plus en plus saccadĂ©e Ă mesure que ma caresse se prĂ©cisait. Au beau milieu dâun drĂŽle de sanglot Ă©touffĂ© jâentendis un « câest bon » qui mâencouragea Ă poursuivre ma tĂąche. Mais, Ă ce moment-lĂ , avais-je vraiment besoin dâun encouragement ? Il bandait dĂ©jĂ si fiĂšrement que jâeus beaucoup de mal Ă faire glisser son short sur ses genoux. Avec des gestes toujours mesurĂ©s et presque calculĂ©s, je saisis sa bite et commençai Ă le branler. Je sentis sa main qui remontait le long de ma jambe, caressant avec la mĂȘme dĂ©licatesse que celle que jâavais adoptĂ©e mon bas. Ah ! TrĂšs bien, monsieur est sur le point de succomber, pensai-je avec dĂ©lice. Jâembrassai les hauts de ses cuisses imberbes, son petit ventre plat et fourrai la pointe de ma langue dans son nombril. Ta petite copine te fais-telle ces petites caresses ? Me demandai-je-je encore dans ma tĂȘte. Je me souviens Ă©galement avoir pensĂ© que mon partenaire si particulier prĂ©fĂ©rait probablement demeurer sagement sur le sol, sous son lavabo, bien Ă lâabri dâune vision trop dĂ©rangeante pour lui Ă ce moment-lĂ . Une vision si diffĂ©rente de ses rĂȘveries Ă©rotiques les plus osĂ©es. Comment lui en vouloir ? Lorsque ma bouche prit contact avec sa peau lisse et blanche de jeune homme, il se raidit (ho ! un court instant seulement) et son corps tout entier fut agitĂ© de lĂ©gers tremblements. Son sexe Ă©tait encore plus chaud ! Je nâeus aucun mal Ă le gober presque tout entier. Je fus agitĂ© de frisson Ă mon tour lorsque sa main se glissa sous ma jupe . Une main un peu gauche, une main qui se demandait si elle avait le droit de se glisser aussi loin, de se faufiler enfin sous ma culotte. Pendant que je le suçai Ă un bon rythme, cette main demeura sagement sur mon sexe, le caressant lĂ©gĂšrement et tendrement. Je ne sais pas comment nous nous sommes retrouvĂ©s tous les deux allongĂ©s sur le sol de la salle de bain, presque enroulĂ©s dans le grand tapis de douche ; ma jupe complĂštement remontĂ©e sur mes cuisses et la veste de mon tailleur gisant, abandonnĂ©e un peu plus loin. GrĂące Ă mon corsage ouvert, Il nâen finissait pas dâembrasser encore et encore mon soutien-gorge et mes seins, Ce gamin faisait preuve dâune souplesse Ă©tonnante, je me rappelle mĂȘme avoir senti ses lĂšvres chaudes sur mon porte-jarretelles et mes fesses !
Puis, entre deux caresses, deux rĂąles, et un concert de gĂ©missements poussĂ©s Ă leur paroxysme dans les aigus , il se libĂ©ra subitement de toute sa jouissance qui mâinonda totalement. Je vis ses yeux qui sâouvraient grands, sa bouche qui dessina une expression inattendue, charmante, comme celle dâun enfant qui vient de faire une grosse bĂȘtise. Sans lui laisser le temps dâen dire plus, je le serrai contre moi et nous roulĂąmes sur le sol.
Plus tard, allongĂ©s cĂŽte Ă cĂŽte, alors que nous tentions de retrouver une respiration normale, je pensai quâun invitĂ© de derniĂšre minute qui aurait eu lâidĂ©e de pĂ©nĂ©trer Ă cet instant dans cette salle de bains, aurait cherchĂ© vainement ce qui avait bien pu se passer dans cette piĂšce. Tout Ă©tait en dĂ©sordre, nos vĂȘtements Ă©taient Ă©parpillĂ©s un peu partout, les tapis de bains roulĂ©s en boule dans le bac Ă douche et mon nĂ©cessaire de maquillage, fioles , trousse et pinceaux, mĂ©langĂ©s Ă ses outils !
Un silence quasi total rĂ©gnait sur le champ de bataille. Câest Ă peine si nous entendions nos respirations. Ah, non... Je me rappelle maintenant, il y avait ce bruit. Un ploc... ploc ...rĂ©gulier. CâĂ©tait le lavabo qui fuyait toujours.
Je prĂ©fĂšre tenter de vous montrer de quelle façon le dĂ©sir sâinstalle . Câest beaucoup plus excitant pour moi et, je lâespĂšre, pour vous aussi.
Un rendez-vous dĂ©bute lorsque le tĂ©lĂ©phone reposĂ© je me demande comment je vais bien pouvoir mâhabiller. Bref, de quelle façon mettre le maximum de chances de mon cĂŽtĂ© pour faire naĂźtre le dĂ©sir. Lorsquâil mâarrive de regarder une photo, par exemple, jâessaie de dĂ©nicher ce petit dĂ©tail qui vient attiser mon dĂ©sir. Vous avez probablement dĂ©jĂ ressenti cette piqĂ»re , ce lĂ©ger frisson. Le jeu de la sĂ©duction impose certaines rĂšgles. Il faut montrer sans Ă©taler, laisser deviner, faire que lâimagination prenne le pas sur lâimage trop forte.Si je choisi le tailleur, par exemple, il faut absolument que la jupe soit assez courte pour rĂ©vĂ©ler le haut de mes bas lorsque je croise les jambes. Mon vis Ă vis doit le comprendre et il saura que cet instant est furtif. Aussi, prendra-t-il un plaisir non-dissimulĂ© Ă entrer dans le jeu. Lâoeil bande bien avant le sexe ! Pour le chemisier, il faut veiller Ă le laisser suffisamment ouvert pour que notre admirateur puisse entrevoir, lâespace dâun instant, la belle dentelle noire du soutien-gorge que vous venez dâacheter. Sinon, Ă quoi bon ?
VoilĂ certaines choses que lâon peut faire avant dâentrer dans la danse. Mais, dans ce jeu, pourtant, la surprise existe bel et bien ; lâĂ©lĂ©ment imprĂ©visible, le fameux grain de sable qui vient gripper cette belle mĂ©canique. Voici une de ces surprises que je voulais partager avec vous.
Me voilĂ , il y a quelques mois, dans une charmante petite chambre dâun hĂŽtel du quartier latin. Nous sommes en dĂ©but dâaprĂšs-midi. Seul un trĂšs fin rayon de soleil a rĂ©ussi Ă se faufiler entre les deux rideaux tirĂ©s de lâunique fenĂȘtre. De lâautre cĂŽtĂ©, on ne perçoit que les chants dâoiseaux. Bref, un cadre presque idyllique pour ce « 5 Ă 7 » de mai. Devant le miroir de la salle de bains, jâen suis Ă la touche finale de ma prĂ©paration : le maquillage. Vous le savez, ce nâest pas mon moment prĂ©fĂ©rĂ©, loin de lĂ Â ! Mais, câest vrai aussi quâil est absolument indispensable, alors, je mâapplique du mieux possible. Pour vous donner plus de chance de bien visualiser la scĂšne, sachez que je porte un tailleur beige et un chemisier blanc, un foulard de soie verte au cou, des talons trĂšs hauts.Ah, jâoubliai, les bas Gerbe et les chaussures sont beiges, eux aussi. Pour le reste, ne soyez pas trop impatients, vous le dĂ©couvrirez plus tard.
Trois coups brefs donnĂ©s sur la porte de la chambre interrompirent subitement mon geste. Le pinceau Ă mascara sâimmobilisa au-dessus de mes cils, Ă quelques centimĂštres de mon visage. Je tremblais lĂ©gĂšrement. Impensable que mon ami se prĂ©sente avec plus dâune demi-heure dâavance. Ce nâĂ©tait absolument pas dans ses habitudes. Ca ne pouvait ĂȘtre quâ une erreur. Je dĂ©cidais de ne pas bouger. Lâintrus allait sâapercevoir de sa mĂ©prise, Ă nâen pas douter.
Trois autres coups brefs.
Que faire ?
Je dĂ©cidais de prendre le problĂšme Ă bras le corps. Je mâavançai vers la porte, collait mon oreille contre le panneau de bois.
Rien. Ou peut-ĂȘtre un drĂŽle de frottement. Oui, un frottement et le bruit de quelque chose de mĂ©tallique que lâon dĂ©place⊠Mon Dieu⊠Que faire ?
Trois autres coups.
Tremblante, totalement paniquée, je murmurai :
-Qui est-lĂ Â ?
AprĂšs un court instant dâhĂ©sitation, une voix grave rĂ©pondit :
-Service dâentretien, monsieur.
Je crois bien que, sur le moment, câest le « monsieur » qui me plongea dans un Ă©tat de nervositĂ© extrĂȘme. Je ne parvenais pas Ă retrouver mon calme. Totalement incapable de rĂ©flĂ©chir sereinement Ă la situation, je parvins tout de mĂȘme Ă murmurer :
-Vous vous trompez de chambre.
Je trouvai lâargument assez pitoyable et pour tout dire digne dâune intrigue de piĂšce de boulevard. Comme on pouvait sây attendre, lâintrus ne se laissa pas dĂ©sarçonner.
-Non, câest bien la 22. Votre lavabo fuit. Je nâen ai que pour quelques minutes.
Mon Dieu ! Nous étions vraiment dans un vaudeville de la pire catégorie ! Le plombier qui débarque chez la bourgeoise !
Impossible de faire marche arriĂšre. Je dĂ©bloquai la porte mĂ©caniquement. JâĂ©tais dans un Ă©tat second, et ce mot de « monsieur » qui nâen finissait pas de tourner dans mon esprit ! Et puis, il entra dans la chambre.
PlantĂ© dans le couloir, lâair gauche, la tĂȘte rentrĂ©e dans les Ă©paules,dans son pantalon flottant et son tee-shirt blanc, Il jetait autour de lui des regards dâa****l traquĂ©. Sa pomme dâAdam tressautait pĂ©niblement tandis quâil essayait dâavaler sa salive. Je remarquai une petite trace de sueur sur son front. Il avait le visage grave et les muscles puissants visibles sous son tee-shirt. Un duvet blond qui couvrait encore ses bras. Je lui donnai 25 ans, tout au plus.
-Je mâexcuse, monsieur⊠Euh.. Madame, pardon.
Sa gaucherie et son embarras Ă©vident mâaidĂšrent Ă reprendre le dessus. Je me sentis gagnĂ©e par un sentiment de sagesse dĂ©sabusĂ©e, presque maternelle. Je le fixai dans les yeux et lui dit
-Aucun problÚme⊠Faites votre travail.
Dâun geste brusque, il attrapa sa caisse Ă outils. Une grosse clĂ© dĂ©gringola sur le parquet. Sans demander son reste, il sâaccroupit et la flanqua sans mĂ©nagement dans la caisse puis se dirigea droit vers la salle de bains.
RestĂ©e dans la chambre, je pensai que, fort heureusement pour moi, le rapport de force sâĂ©tait subitement inversĂ©. Je dĂ©cidai de pousser un peu mon avantage. Lorsque jâarrivai Ă mon tour dans la salle de bains, je le trouvai trĂšs occupĂ© Ă tenter de dĂ©barrasser la tablette au-dessus du lavabo.
-Laissez-moi faire, dis-je en attrapant mes faux-cils, mon rouge Ă lĂšvres et ma petite fiole de verni Ă ongles.
Dans ses grandes mains musclĂ©es elles ressemblaient Ă de petites choses trĂšs insignifiantes. Enfin, lorsque tout, ou presque, fut dĂ©barrassĂ©, il sâagenouilla sous le lavabo. Affirmer que je nâai pas profitĂ© de cet instant pour dĂ©tailler un peu mieux le corps de mon invitĂ© surprise serai un mensonge. Pour tout vous dire, je lorgnai un endroit prĂ©cis que rigoureusement ma mĂšre mâa dĂ©fendu de nommer ici, comme dit le poĂšte.
Je sais bien que dans la plupart des films que jâavais dĂ©jĂ visionnĂ© avec quasiment le mĂȘme scĂ©nario, la bourgeoise en chaleur nâaurait pas hĂ©sitĂ© une seconde avant de sâagenouiller et fourrer sans mĂ©nagement sa main dans le pantalon du jeune homme. Et les deux se retrouvaient au lit aprĂšs une trĂšs courte ellipse temporelle, bien entendu. Mais, la rĂ©alitĂ© est toute autre. Jâoptai pour un moment de dĂ©tente et retournai dans la chambre pour nous prĂ©parer un petit cafĂ©.
Dans lâautre piĂšce, je lâentendais remuer ses outils et toussoter. Je pris tout mon temps pour prĂ©parer les cafĂ©s. Je savais quâil ne fallait pas brusquer mon invitĂ©, sous peine de le voir sâaffoler. Dieu sait ce quâil avait dĂ©jĂ du entendre comme clichĂ©s, ou autres lieux communs sur les personnes de ma confrĂ©rie. Dans mon esprit un ange vertueux et un diablotin libidineux se disputaient. Autant vous le rĂ©vĂ©ler tout de suite, jâai toujours trouvĂ© lâimage du diable beaucoup plus sĂ©duisante.
Les deux tasses en main, je revins dans la salle de bains. Je pliai les jambes pour me retrouver à son niveau et demandai :
-Vous prendrez bien un petit café ?
En une fraction de seconde, sa tĂȘte abandonna le siphon du lavabo et se tourna dans ma direction. Ses yeux enregistrĂšrent aussi vite les images que je lui proposai ; La jupe de mon tailleur lĂ©gĂšrement relevĂ©e, le haut de mes bas et un petit centimĂštre de dentelle blanche de ma culotte. Je lui tendit sa tasse et il lâaccepta dâune main tremblante.
Je me relevai et prit soin de bien rester trĂšs proche de lui. Je voulais quâil soit enivrĂ© de mon parfum.
-JâespĂšre que vous ne le trouverez pas trop fort. Jâaime le vrai cafĂ©.
Il glissa le dos contre le mur , avala une belle gorgée de café et répondit aprÚs une légÚre grimace :
-Non, ça va, câest trĂšs bien. Merci .
Puis, il mâaccorda un joli sourire et glissa de nouveau sous le lavabo. Jâaime Ă penser quâĂ cet instant, il avait dĂ©cidĂ© quâil lui Ă©tait beaucoup plus facile de se rincer lâoeil dans cette position sans se trahir. De mon cĂŽtĂ©, je le remerciai de me laisser admirer sans contrainte la jolie petite bosse qui sâĂ©tait formĂ©e sous son short. Imaginez la conversation qui suivit ; lui dessous et moi dessus. Nous avions abandonnĂ© le thĂ©Ăątre de boulevard pour une scĂšne de cinĂ©ma, avec mon visage bien cadrĂ© dans le miroir de la salle de bains et ses rĂ©ponses en voix off.
-Jolie histoire à raconter, non ?
-Comment ?
-Je dis⊠Jolie histoire Ă raconter ce soir Ă votre copine.. Vous entrez dans la chambre et vous dĂ©couvrez, non pas un homme, comme vous lâattendiez, mais une femme.Enfin, quand je dis une femme, vous mâavez compris..
Il mit quelques secondes Ă me rĂ©pondre et je senti quâil cherchait vraiment ses mots pour ne pas risquer de me froisser.
- Euh...Ca ne me gĂȘne pas⊠Pas du tout.
- Tant mieux⊠Jâen suis heureuse. Et vous croyez quâelle va vous croire ?
(Nouveau temps de réflexion.)
-Oui ⊠Pourquoi pas ?
-Ca ne vous ai jamais arrivé ?
-Non, jamais.
-Et comment trouvez-vous cette situation ? Excitante ?
(Silence)
Je me penchai de nouveau.
Puis, en posant doucement ma main sur la petite bosse, je lui murmurai :
-Vous nâĂȘtes vraiment pas obligĂ© de lui raconter.
MĂȘme sâil tressaillit lĂ©gĂšrement lorsque ma main toucha le tissu de son short, il ne bougea pas. Jâen profitai pour la glisser en dessous. Mon Dieu, comme il avait chaud ! Je caressai le caleçon dĂ©licatement en gardant bien prĂ©sent dans mon esprit Ă quel point il devait ĂȘtre troublĂ© et peut-ĂȘtre mĂȘme un peu effrayĂ©. Il toussota nerveusement encore une fois et sa respiration devint de plus en plus saccadĂ©e Ă mesure que ma caresse se prĂ©cisait. Au beau milieu dâun drĂŽle de sanglot Ă©touffĂ© jâentendis un « câest bon » qui mâencouragea Ă poursuivre ma tĂąche. Mais, Ă ce moment-lĂ , avais-je vraiment besoin dâun encouragement ? Il bandait dĂ©jĂ si fiĂšrement que jâeus beaucoup de mal Ă faire glisser son short sur ses genoux. Avec des gestes toujours mesurĂ©s et presque calculĂ©s, je saisis sa bite et commençai Ă le branler. Je sentis sa main qui remontait le long de ma jambe, caressant avec la mĂȘme dĂ©licatesse que celle que jâavais adoptĂ©e mon bas. Ah ! TrĂšs bien, monsieur est sur le point de succomber, pensai-je avec dĂ©lice. Jâembrassai les hauts de ses cuisses imberbes, son petit ventre plat et fourrai la pointe de ma langue dans son nombril. Ta petite copine te fais-telle ces petites caresses ? Me demandai-je-je encore dans ma tĂȘte. Je me souviens Ă©galement avoir pensĂ© que mon partenaire si particulier prĂ©fĂ©rait probablement demeurer sagement sur le sol, sous son lavabo, bien Ă lâabri dâune vision trop dĂ©rangeante pour lui Ă ce moment-lĂ . Une vision si diffĂ©rente de ses rĂȘveries Ă©rotiques les plus osĂ©es. Comment lui en vouloir ? Lorsque ma bouche prit contact avec sa peau lisse et blanche de jeune homme, il se raidit (ho ! un court instant seulement) et son corps tout entier fut agitĂ© de lĂ©gers tremblements. Son sexe Ă©tait encore plus chaud ! Je nâeus aucun mal Ă le gober presque tout entier. Je fus agitĂ© de frisson Ă mon tour lorsque sa main se glissa sous ma jupe . Une main un peu gauche, une main qui se demandait si elle avait le droit de se glisser aussi loin, de se faufiler enfin sous ma culotte. Pendant que je le suçai Ă un bon rythme, cette main demeura sagement sur mon sexe, le caressant lĂ©gĂšrement et tendrement. Je ne sais pas comment nous nous sommes retrouvĂ©s tous les deux allongĂ©s sur le sol de la salle de bain, presque enroulĂ©s dans le grand tapis de douche ; ma jupe complĂštement remontĂ©e sur mes cuisses et la veste de mon tailleur gisant, abandonnĂ©e un peu plus loin. GrĂące Ă mon corsage ouvert, Il nâen finissait pas dâembrasser encore et encore mon soutien-gorge et mes seins, Ce gamin faisait preuve dâune souplesse Ă©tonnante, je me rappelle mĂȘme avoir senti ses lĂšvres chaudes sur mon porte-jarretelles et mes fesses !
Puis, entre deux caresses, deux rĂąles, et un concert de gĂ©missements poussĂ©s Ă leur paroxysme dans les aigus , il se libĂ©ra subitement de toute sa jouissance qui mâinonda totalement. Je vis ses yeux qui sâouvraient grands, sa bouche qui dessina une expression inattendue, charmante, comme celle dâun enfant qui vient de faire une grosse bĂȘtise. Sans lui laisser le temps dâen dire plus, je le serrai contre moi et nous roulĂąmes sur le sol.
Plus tard, allongĂ©s cĂŽte Ă cĂŽte, alors que nous tentions de retrouver une respiration normale, je pensai quâun invitĂ© de derniĂšre minute qui aurait eu lâidĂ©e de pĂ©nĂ©trer Ă cet instant dans cette salle de bains, aurait cherchĂ© vainement ce qui avait bien pu se passer dans cette piĂšce. Tout Ă©tait en dĂ©sordre, nos vĂȘtements Ă©taient Ă©parpillĂ©s un peu partout, les tapis de bains roulĂ©s en boule dans le bac Ă douche et mon nĂ©cessaire de maquillage, fioles , trousse et pinceaux, mĂ©langĂ©s Ă ses outils !
Un silence quasi total rĂ©gnait sur le champ de bataille. Câest Ă peine si nous entendions nos respirations. Ah, non... Je me rappelle maintenant, il y avait ce bruit. Un ploc... ploc ...rĂ©gulier. CâĂ©tait le lavabo qui fuyait toujours.
4 years ago