2022 Silence et prouesse

Encore un souvenir d’un moment d’égarement…

Annie était une collègue de travail…
Mariée, maman, à peu près de mon âge, nous travaillions dans le même bureau et avions développé une certaine complicité…
Pour ma part, j’étais mariée avec Paul, à l’époque, ma fille Anne avait dans les quinze/seize ans.
Un jour, Annie me lança qu’elle aimerait bien s’offrir un week-end de ski…
Pourquoi pas ensemble, nos maris se connaissent, viennent dans les repas de la mairie, et donc on pourrait s’inscrire auprès du CE, une sortie étant prévue dans 15 jours…

J’en parle à la maison en rentrant, Paul est d’accord, un peu de sport nous fera tous du bien, l’air de la montagne et une bonne fondue…

Anne décline tout de suite, anniversaire d’une copine, au contraire, elle pourra passer le week-end à réviser, elle est ravie de rester seule ici, enfin ici et chez son amie…
Comme on la connait, et qu’Anne est sérieuse, nous admettons…

Le samedi matin 05h00, départ vers le point de ralliement, valise, anoraks, lunettes, etc…
Dans le car, plein de skieurs chevronnés, et de mangeurs de raclettes et autres fondues…
Arrivés à bon port, nous suivons la mise en place dans l’hôtel, on hérite d’une chambre à deux grands lits, pour nous et Anne…

Bon, on n’a pas trop le choix et cette promiscuité ne nous gêne pas outre mesure…

Nous nous installons et partons ensemble vers le remonte-pente pour nous chauffer…
Nous restons ensemble tous les 4, Thierry, le mari d’Anne est très bon skieur et nous guide dans nos évolutions… Paul suit sans problème, Anne et moi sommes à la traîne, mais suivons le rythme en riant…

Le repas est prévu vers 13h00, rapide et après, montée vers le sommet en cabines, descente de la grande piste, plusieurs trajets possibles…
On se retrouve vers 18h00…

Finalement, l’après-midi se passe bien, nos hommes nous attendent, et une fois en bas, ils veulent refaire une descente à leur rythme…
Nous déclinons l’invitation, préférant visiter la ville, un thé sera bienvenu et quelques magasins nous attendent…

Nous voici seules, un peu crevées de nos efforts, mais l’esprit de la montagne nous booste…
On monte dans notre chambre pour nous changer…

Avec Annie, nos rapports étaient amicaux, entre collègues, avec quelques invitations en dehors du bureau, barbecue, piscine, soirée raclette, etc… J’oubliais les restaurants, dont Thierry était friand…
On décide de prendre une douche, et donc, on se retrouve en sous-vêtements dans la chambre…
On se détaille, elle me sourit…

- Qu’est-ce que tu en penses ?
- Oh, je ne juge pas, et je compare encore moins… Mais je te trouve très jolie, très femme…
- Moi aussi, tu as du chien comme dit ma mère… Mais cela je n’avais pas besoin de te voir presqu’à poil, je le pensais déjà…
- On a eu l’occasion de se regarder dans ma piscine…
- Ah, c’est vrai, mais j’avais un maillot une pièce…
- Et tes seins étaient masqués…
- Tu veux qu’on se compare vraiment, comme deux ados dans les vestiaires ?

Et elle se dépoile sans complexe… Ses seins moyens, pleins, aux aréoles fines et foncées, des tétons qui semblent aimer cette soudaine liberté, des hanches galbées sans plus, une petite touffe bien taillée sur le pubis, des cuisses de marcheuse, et des jambes longues…

Elle fait pareil pour moi, un port assez haut, faisant bomber mes seins et les mettant en valeur, légèrement plus tombants que les siens, le reste à égalité, deux belles femmes, des corps inspirant l’amour, le sexe, surtout avec ses yeux dans les miens et ses mains qui viennent s’assurer que tout est réalité…

Le premier contact m’électrise…
Le second, ce doux baiser volé, comme pour s’excuser…

- Pardon !... Je… J’ai toujours eu l’envie de le faire… Depuis ma chaise, j’admirais ton corps… Mais je ne suis pas lesbienne…
- Moi non plus… C’est juste une attirance refoulée ?
- Plutôt un fantasme, les femmes m’attirent parfois, je veux dire en tant qu’amie, en tant que confidente, et complice…
- Complice ?
- Oui, partager des choses de la vie de femme… De la sexualité, soit ensemble, soit avec d’autres hommes, être libres pour combler nos manques, même si notre mari ou compagnon est très présent… La vie est courte, et suis parfois attirée par l’inconnu…
- Je partage… L’inconnu, ce sentiment d’être devant une porte et ne pas oser la pousser…
- Exactement… C’est très prenant…
- Et là, tu as donc osé ?
- Oui !... Une occasion unique, seule devant toi, à quelques centimètres, dénudées l’une et l’autre, j’ai cédé à une pulsion… Tu m’en veux ?
- Un peu… Cela me dérange… Je n’envisage pas d’avoir une relation avec une autre femme, encore moins une collègue…
- Je sais… Je…
- Chut !... Les murs sont fins… Nous sommes avec toute la mairie…
- Oui…
- En fait… J’ai aimé… Ce que j’ai ressenti dans la seconde qui a suivi ton baiser et ta caresse, je l'ai déjà éprouvé. Comme un éclair qui m’aveugle, un vide qui se crée, je manque d’air pour respirer… Puis tout revient petit à petit, comme si revenais à moi…
- Oh !... Un coup de foudre ?
- Plus complexe… Oui, un moment invasif, où je perds le contrôle, qui heurte ma libido, comme une agression, mais contre laquelle je n’ai pas envie de me défendre, car ce que je ressens est mitigé, entre surprise (ni bon, ni mal) et attirance de ce qui est derrière et curiosité de ce qui va arriver…
- Tu… Tu veux dire quoi ? Que tu ne m‘en veux pas ? Tu aimerais savoir ce qu’il y a derrière la porte que j’ai entrouverte ?

Nos mains se joignent, ses yeux laissent perler deux larmes…
On se serre l’une contre l’autre, et le contact m’électrise de nouveau…
Un corps de femme contre le mien, et de plus, alangui, chaud comme la braise, plein de tendresse, avec un désir pointant l’une pour l’autre…

On s’enlace, on échange un second baiser, un vrai baiser, un baiser tendre qui me met en émoi, ce sentiment étrange, tordant mon ventre, venant titiller mon sexe, déclenchant le désir physiologique, et nos mains découvrent ce corps inconnu, celui d’une autre femme, attirance taboue, mais si intense, que je ressens du désir sexuel comme pour un homme…

De son cou, ses épaules, son dos, mes mains explorent tendrement, ses hanches, nos ventres se rencontrent, se percutent, nos pubis se frottent…
Le désir m’emporte et je me laisse enivrer par ce tourbillon des sens, j’ai envie d’elle comme d’un phallus, la sentir, humer son parfum, ses effluves de femme, caresser ses seins, mes mains les prenant comme je fais avec les miens, quand je ressens ce désir intense…

Celui-ci est coupable ? Ce désir est lesbien ?
Ses mains mettent le feu à mon ventre, ouvrent mon intimité…
On tombe sur le lit, on rit, on se donne, ouvrant nos cuisses dans un même élan, pour franchir cette porte, cet inconnu…

Je feule dans mon esprit, son doigt me paralyse de peur, d’indécence, de moralité, mes cuisses lui obéissent, s’ouvrent pour laisser ses doigts envahir mon sexe, me donner les premières lueurs de la jouissance saphique, sentir mon corps réagir, ce principe sexuel immuable, qui vient inonder nos zones sexuelles d’un nectar délicieux…

Emportées l’une et l’autre, on roule, on s’ouvre, on se cherche, on veut connaitre ensemble, ces premiers émois…

Mon sexe a pris le pouvoir de mon corps, on se frotte, on s’emboîte pour mieux nous stimuler ce désir qui nous tenaille, dans un élan commun, vers notre premier orgasme…

Que c’est doux, que c’est sublime…
Et quand on ose nos doigts, on tremble de passion, on monte sur un nuage, je me retrouve comme avec un homme, qui suce ma vulve, d’une langue câline, infernale, et qui vient réveiller mon clitoris, et me mettre en condition de jouissance, pour un coït immoral !

Oh, oui… Je jouis de sa langue, de ses doigts, et je refais dans sa vulve grande ouverte, les mêmes gestes, les mêmes caresses, les mêmes outrages si envoutants…
On respire fort, on cache nos réactions, par peur d’être espionnées…

Mais en dedans, j’ai envie d’elle…
Oui, moi, l’hétéro, la constance faite femme, je me lâche dans un batifolage, un jeu de sexes féminins, et j’en suis fière…
Oui, viens, lèche, caresse, ouvre, ose, comme un homme…
Prends ce que tu veux, fais ce que tu aimes, le plaisir me traverse, me transperce, mes doigts la font jouir, écartelée sous moi, livrée à mes délires, inventant, copiant, jusqu’à ressentir l’extase finale, qui nous libère de nos tensions pour éclater dans nos ventres, en mille sensations, une explosion ultime, pour cette découverte…

Nos corps enchevêtrés, gisent sur notre couche…
Nos bouches se cherchent sans cesse, nos langues sont ravies…
Mon sexe est trempé de nos sécrétions diverses…
Il manque celle du mâle, la finalité de la femme…

Mais c’est presque mieux… Je ne me sens pas coupable de trahison…
C’est comme un complément de tendresse…
A bien moindre échelle, je ressentais cela quand ma mère me donnait le bain, et me prenait contre elle en me séchant, passant mes zones de femme, sentant nos peaux se frotter, ses seins contre mon ventre, cette chaleur magique que le sein d’une mère…

On a rien dit, nos yeux divaguent, dans nos pensées perdues…
Elle vient sur moi, se glisse dans mon cou, je caresse son dos, ses fesses, remonte, par les reins, le cou, les cheveux, on pleure de plaisir féminin…

On s’habille en vitesse en voyant l’heure, ils doivent être revenus dans la station…
On descend dans la salle de bar, on a soif l’une et l’autre, un thé avec petits gâteaux termine notre parenthèse…
5 minutes plus tard, ils nous encadrent, joyeux lurons en goguette, qui rient de nos têtes échevelées…

A partir de cet instant, quelque chose semble détraqué en moi…
Je me sens en faute ? Même pas, je me sens une autre…

Je pense à elle, je me refais le film de ces minutes, une vidéo érotique, pornographique même, d’une intensité jouissive…
Je ne m’en lasse pas de la sentir vibrer sous ma langue, sous mes doigts, comme un instrument de musique, jouant la chanson du plaisir, en mode fantôme…
J’en ai des sensations dans ma culote, j’espère que c’est mon esprit qui me fait divaguer…

On ne parle pas… On ne se regarde pas, on ne se voit que dans nos rêves…
Quand on monte nous coucher, fatiguée de cette première journée, ces kilomètres, ces activités sportives intenses, j’ai hâte de m’endormir…

On se glisse sous la couette, dans une pénombre complice…
Paul, dans mon dos, me caresse avec sa main, la glisse sur les seins, puis entre mes cuisses…
Je suis en chien de fusil, lovée dans mon espace, il caresse mes fesses…
Je ne peux pas dire non… C’est rare ces temps-ci…

Sa main devient tendresse, glisse, remonte, ouvre mes cuisses, s’insinue, passe sous la culotte, étend ses doigts pour transmettre son désir à toute ma chatte…

C’est bon, c’est chaud, je sens son sexe contre mes fesses…
Je coule mon nectar, ma vulve se couvre de rosée…
Ses doigts glissent dans ce champ de plaisirs…

Quand il tourne doucement mon bouton d’amour, je sais que je vais feuler, geindre, crier, hurler… Je jugule tous mes sens, les rends muets, sourds et aveugles…
Je me concentre sur mon centre, mon sexe… Qu’il ouvre délicatement…

Un doigt entre dans mon vagin, glisse, revient, replonge, ressort, appelle ses copains…
Je jouis… Doigtée avec tendresse, de ma grotte à mes fesses, à mon anus dilaté, préparé doucement…

Je m’ouvre, m’offre, il me connait, sait que j’aime ça, que je suis sa femelle, soumise et fidèle…
Il plonge dans ma vulve détrempée…
Il me prend en silence, doucement, et c’est sublime de jouissance !!!!

Le silence nous entoure, je fais attention à ne pas faire craquer le lit…
La houle m’emporte…
Le ressac m’enivre…
Je regarde la chambre, j’y vois deux yeux brillants, fixer les miens…
Ses lèvres bougent, je décèle un sourire…
On respire en cadence, on jouit toutes les deux d’une même performance…
Un coït silencieux, dans la bienséance…

Puis il s’attaque au reste, mon jardin secret, déjà bien titillé…
Son membre connait le chemin, on pratique depuis toujours, pour varier les plaisirs…
Il glisse dans ma rondelle, passe ce point avec tendresse, et s’enfonce dans mon ventre, comme un sous-marin dans les abysses…

Je perçois un souffle… Annie subit des assauts qui ressemblent à ce que je suis en train de vivre… Une sodomie consentie, tendre et entière, qui la met en émoi, la fait jouir, débordant ses efforts de contenir ses vocalises…
Son lit a plus de mal que le mien à cacher sa souffrance…
Des coups de reins brutaux en sont la source, à l’évidence…

Paul a sans doute entendu et me prend par les hanches, emplissant mon rectum avec plus de puissance, me baisant avec fougue, excité par Annie…
Soudain, il termine sa douce cavalcade… De son côté Annie s’est libérée aussi du joug de son mari…

Nous voici de nouveau en plein silence…

Je me lève doucement et me glisse à pas de loup dans la salle de bains…
Annie me rejoint, tandis que nos hommes ronflent tous les deux…

Je ne peux résister et la prend dans mes bras, un baiser délicieux échangé dans la nuit, nos mains qui se souviennent des caresses divines, de nos intimités, pleines de semence de nos maris… Elle suce ma chatte, je nettoie son entrejambe… On a le goût de sperme sur nos lèvres et on s’embrasse comme deux chattes, nous délectant des mélanges de semences de nos époux…

On se lave, on se touche, on se gousse, on se masturbe de nouveau, folles de désir… Folles de devenir accro à un sexe qui nous lie maintenant, on retrouve nos pénates respectives et on s’endort en rêvant…

Le lendemain, c’est sport le matin, combi, ski, montée en télécabines, descente en chasse-neige, mais que de rires et de regards échangés…

Annie est devenue ma complice, mon amante, nous n’avons jamais recommencé, mais l’envie est là, parfois, je sais que c’est réciproque, et que si on refait un voyage, cela risque de nous reprendre…

FIN
Marika842010 - Novembre 2022
Published by marika842010
2 years ago
Comments
3
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ccandau
ccandau 2 years ago
Marika quel plaisir de lire ce si beau texte tu décris tes pulsions comme une poétesse tu me met en émoi ton Christian
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bastiacho
bastiacho 2 years ago
delicieux récit
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christ340
christ340 2 years ago
Superbe souvenir :smile:
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